Comment restaurer un document abimé ?

Parmi les 23,4 kilomètres linéaires de documents conservés aux Archives départementales de l’Aube, il peut encore arriver aux archivistes ou aux lecteurs de découvrir des documents très abimés. C’est une demande des meneurs du projet AcRoNavarre qui a permis de redécouvrir ces deux chartes d’Henri IV.

La première est destinée au premier huissier. À la demande du sieur de Reix (La-Grange-aux-Rez, aujourd’hui entre Macey et Montgueux), celui-ci est appelé à juger une affaire au Conseil Privé du Roi concernant le sieur de la Rochette et le capitaine Picard de Baussencourt, tous deux accusés d’une pension impayée. La deuxième charte mentionne la condamnation : les biens du sieur de la Rochette sont transférés au lieutenant du sieur de la Grange.

Lorsqu’un document est détérioré, il est nécessaire d’effectuer une restauration qui commence par séparer les deux documents.

Il faut ensuite effectuer un dépoussiérage à l’aide d’un aspirateur doté d’une brosse douce, non abrasive pour le papier.

La troisième étape est celle du nettoyage qui consiste à gommer le document afin de retirer le plus de saleté et de traces noires possibles.

Puis le document est humidifié grâce à un mélange d’éthanol et d’eau déminéralisée qui permet de détendre le papier plié et corné. Il est ensuite placé une journée dans une presse à vide afin de l’aplatir et d’estomper les plis disgracieux.

L’avant-dernière étape consiste à doubler le verso avec du papier japon. L’encollage (le fait de coller le papier japon sur le document) ne peut être réalisé que lorsque le document est écrit sur un seul côté, comme c’est le cas ici. Il doit également être réversible c’est-à-dire que tous les produits utilisés doivent pouvoir être enlevés facilement si les normes de restauration des documents changent.

Enfin, la dernière étape de la restauration d’un document consiste à le placer dans une pochette à PH neutre et à le conserver à plat.

Aurélie Gauthier

Avril 2019